“La pilule du lendemain provoque-t-elle un avortement ?” Non. C’est une idée reçue qui relie 2 choses totalement différentes : c’est une idée fausse. Prendre la pilule du lendemain n’a rien à voir avec un avortement médical (interruption volontaire de grossesse) : en effet c’est un moyen pour éviter une grossesse, en retardant l’ovulation, et non pas en l’interrompant. La pilule du lendemain n’a pas d’action sur une grossesse déjà en cours.
‘Si tu prends la pilule du lendemain, c’est comme si tu faisais un mini-avortement’ FAUX !
Mythe N°. 1
Ce sont des choses qui arrivent : que tu oublies de prendre ta pilule, que le préservatif se déchire ou que tu as juste oublié d’utiliser une contraception, les précautions restent les mêmes. Une fois dans le vagin, les spermatozoïdes traversent le col de l’utérus, puis remontent jusqu’aux trompes de Fallope où ils attendent l’ovulation, c’est-à-dire l’arrivée de l’ovule. Au moment de l’ovulation, l’ovule est libéré par l’un des deux ovaires et passe dans une trompe. L’ovule peut vivre entre 12 et 24 heures tandis que les spermatozoïdes peuvent vivre jusqu’à 5 jours dans les trompes de Fallope.
Si les deux se rencontrent, alors la fécondation pourra avoir lieu. L’œuf fécondé poursuivra ensuite sa descente vers l’utérus où il s’implantera dans sa paroi : on parle alors d’implantation ou de nidation. On pense souvent à tort que la grossesse commence au moment de la fécondation, mais ce n’est pas le cas ! Elle ne commence que quand l’œuf fécondé est correctement implanté dans la paroi utérine et qu’il commence à fabriquer une hormone particulière appelée βHCG. Cette implantation est possible grâce à l’épaississement de l’endomètre (paroi interne de l’utérus) appelé aussi muqueuse de l’utérus.
La pilule du lendemain bloque ou retarde l’ovulation si elle n’a pas encore eu lieu, empêchant ainsi une éventuelle rencontre entre ovule et spermatozoïdes qui eux, suite à un rapport sexuel non protégé, attendent dans les trompes de Fallope pour féconder un ovule.
Pour résumer : la pilule du lendemain agit en retardant l’ovulation. Pas d’ovulation, pas de fécondation. Pas de fécondation signifie pas d’implantation c’est-à-dire pas de début de grossesse. Donc, en retardant l’ovulation, la pilule du lendemain ne provoque pas d’avortement ! La pilule du lendemain n’est pas efficace si une grossesse est déjà en cours et elle ne doit pas être prise dans ce cas.
L’avortement est un processus complétement différent. En effet, la pilule du lendemain empêche la survenue d’une grossesse tandis que l’avortement ou interruption volontaire de grossesse (IVG) interrompt une grossesse déjà en cours. Si tu es enceinte et que tu souhaites interrompre ta grossesse, n’hésite pas à en parler à tes proches qui pourraient t’apporter un soutien émotionnel et à un médecin, une sage femme ou à un autre professionnel de santé qui te présentera les différentes méthodes d’avortement (chirurgicale ou médicamenteuse) et t’aidera à choisir la solution la plus adaptée à ta situation en tenant compte de ton choix et de la durée d’évolution de la grossesse. En concertation avec le professionnel de santé (médecin, sage-femme), tu peux choisir ta méthode d’avortement, médicamenteuse ou chirurgicale.
L’avortement médicamenteux peut être pratiqué dans un établissement de santé ou dans un cabinet médical par un médecin ou une sage-femme en centre de planification ou centre de santé. Il consiste à prendre deux médicaments différents (le 1er pour interrompre la grossesse, le 2nd pour expulser l’œuf). Le 1er médicament est pris en présence du médecin ou de la sage-femme au cours d’une consultation. Le 2nd est pris 36 à 48h plus tard en consultation ou au domicile. Le professionnel de santé peut planifier une consultation quelques jours plus tard pour vérifier que la grossesse est bien interrompue. Cette méthode ne nécessite ni anesthésie ni intervention chirurgicale.