« La pilule du lendemain, un acte de responsabilité dans une situation d’urgence » – par le Dr Michèle Lachowsky gynécologue et psychosomaticienne

Dr Michèle Lachowsky
gynécologue et psychosomaticienne

La contraception d’urgence est aujourd’hui en vente libre et pourtant le nombre d’IVG réalisé chaque année en France ne fléchit pas. Pourquoi un tel paradoxe ? Le manque d’informations, dont découlent confusion et idées reçues, n’explique pas tout.

Les freins psychologiques à l’utilisation de la contraception d’urgence sont réels. En premier lieu, un sentiment de honte et de culpabilité. Les femmes se sentent coupables d’avoir eu une relation non protégée. Avec tout l’arsenal contraceptif dont elles disposent, elles se disent qu’elles devraient être suffisamment maîtresses d’elles-mêmes pour éviter de se retrouver dans des situations dérangeantes. Et quand elles se retrouvent enceintes alors qu’elles ne le souhaitent pas, c’est qu’elles ont été inconscientes ou imprudentes, pensent-elles, d’où leur gêne.

D’autres barrières sont d’ordre idéologique, la pilule du lendemain restant mystérieuse pour bien des femmes. Certaines pensent par exemple qu’en la prenant elles avortent ou peuvent devenir stériles, ce qui n’est absolument pas le cas. Tout cela démontre l’importance d’une meilleure information en amont des situations d’urgence. Nous gynécologues, devrions prendre l’habitude de parler de la contraception d’urgence à nos patientes et pourquoi pas la prescrire en même temps qu’une contraception classique. Cela rendrait les femmes plus sereines.